La recherche à l'ESBS : à la rencontre de Caroline SPENLÉ

1. Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours professionnel ?

Je m’appelle Caroline Spenlé – je fais partie du groupe Peptides Thérapeutique qui est dirigé par le Professeur Bagnard. Je suis la dernière recrutée en tant que maître de conférences à l'ESBS. Mon parcours est en réalité très classique : j’ai commencé par ce qui s’appelait à l’époque un DEUG jusqu’à la maîtrise. Ensuite, j’ai effectué un master et un doctorat biologie moléculaire & cellulaire, pour enchaîner différents post-docs et deux ATER avant d’être recrutée.

2. Sur quels projets de recherche travaillez-vous actuellement ?

Dans l’équipe Peptides Thérapeutique, nous travaillons sur des peptides qui sont transmembranaires. Cela veut dire qu'ils vont s'intercaler dans la membrane au niveau des récepteurs et qu'ils vont bloquer les voies de signalisation qui en découlent dans deux pathologies : les maladies neurodégénératives comme la sclérose en plaque et le glioblastome. En ce qui me concerne, je m'intéresse aux aspects de la matrice extracellulaire, qui est en fait le micro-environnement dans lequel baigne ces cellules et qui transmet aussi des signaux.

3. Quels sont les objectifs de votre projet de recherche ?

C’est un projet de recherche concernant la matrice que je viens de démarrer. Ce que je n’ai pas mentionné précédemment, c’est que nous travaillons sur un modèle organoïde, donc des organoïdes de cerveau pour pouvoir modéliser nos pathologies. Nous en sommes au tout début donc ce n'est pas encore très décrit dans la littérature et encore moins la relation avec la matrice. Pour l 'instant je suis vraiment en train de développer cet aspect pour avoir un outil permettant le drug testing.  L’idée, c’est que cela rejoigne la thématique de recherche de l’équipe. En clair, il y a encore beaucoup de travail.

4.  Jusqu’ici, avez-vous pu observer des résultats concluants ? À quel stade de votre projet êtes-vous ?

Alors oui cela avance plutôt pas mal ! Nous sommes contents parce que c’était un pari qui n'était pas gagné d'avance, on ne savait pas du tout si ça allait être exprimé ou pas. Du côté de l’équipe, nous avons un groupe qui a une bonne portée internationale dans les travaux de collaboration, et on a un de nos peptides qui part en clinique très prochainement. En clair, cela se passe plutôt bien, il y aura encore beaucoup de travail mais cela présage justement que du bon pour l'avenir !

5. Quelles sont les prochaines étapes de vos recherches ?

Quand l’on travaille en recherche, on ne travaille pas seul. Pour l'instant mon prochain objectif à très court terme est de recruter un étudiant. En réalité, c’est déjà fait puisqu’une étudiante va démarrer avec moi son stage de fin d'études cette année. Nous allons continuer à travailler sur le développement de ces organoïdes de cerveau comme modèle pathologique et faire des comparaisons entre ce qu'on va observer sur ce modèle organoïde et ce qui se passe dans les pathologies dans un modèle murin. L’idée est de voir si l’on peut vraiment se servir de ce modèle pour tester notre objectif.

6. Si vous deviez être amené(e) à recruter des collaborateurs (stagiaires notamment) pour vous accompagner dans ce projet de recherche, quelles compétences rechercheriez-vous en priorité ?

Le plus important, c’est d’être motivé.e. C’est un métier qui n’est pas facile puisqu’il y a quand même beaucoup de contrariétés, et donc il faut être très tenace et accrocheur. Ce que je vais regarder en priorité, ce sont les qualités humaines : la motivation, la persévérance, et la curiosité, car oui en recherches, il faut être curieux, par le biais de l’actualité, de la recherche bibliographique ou même ne pas hésiter à aller voir ce qu’il se passe dans les autres équipes. Pour moi, c’est important d’essayer de comprendre, de décortiquer les différents mécanismes, etc. Ensuite, je trouve que l’on n’en parle pas souvent, mais je pense qu’il faut aussi s’avoir s’intégrer pour que ce soit plus agréable de travailler en équipe.

7. En quoi les étudiants de l’ESBS correspondent-ils à ce profil ?

L’ESBS est un excellent moyen pour nous chercheurs de travailler aux côtés d’étudiants intéressés et curieux. La plupart des étudiants que j’ai rencontrés jusqu’à présent ont ces qualités : ils sont très curieux, ils vont chercher des réponses, mais ils sont aussi très rigoureux. Ils décortiquent leur travail, cherchent à comprendre ce qu’ils font et si cela ne marche pas, et bien, ils recommencent ! Ils regardent pourquoi et persévèrent, ce que je trouve vraiment très admirable. Finalement, c’est une très bonne qualité de l’ESBS qui forme ces étudiants-là.

8. Un dernier mot pour les étudiants actuels et futurs de l’ESBS ?

Alors pour les actuels, continuez de travailler, vous êtes sur la bonne voie, de toute évidence, une fois que vous êtes admis, c 'est tout tracé !

Pour les étudiants futurs, venez nous rejoindre parce que nous sommes une équipe très dynamique ! Mais aussi parce que vous avez quand même la chance d'avoir des cours qui sont tout le temps mis à jour. Nous sommes vraiment dans l'actualité, on est une école qui prône l'innovation et donc pour avoir une formation qui soit à la fois complète et rigoureuse, je pense que l’ESBS est une très bonne école pour ça !