La recherche à l'ESBS : à la rencontre de Anne-Laure DUCHEMIN
1. Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours professionnel ?
Je m’appelle Anne-Laure DUCHEMIN, je suis maître de conférences à l’ESBS. Je fais également partie de l’unité mixte de recherche 7242 Biotechnologie. J’ai commencé ma formation au Magistère Européen de Génétique à Paris où j’ai obtenu un master et où j’ai pu effectuer de nombreux stages qui m’ont notamment permis de découvrir la recherche. Cela m’a vraiment beaucoup plu. Par la suite, je suis partie en thèse à Heidelberg, en Allemagne. J’y ai travaillé sur le développement de la rétine chez Poisson Zèbre. J’ai terminé par faire un post-doctorat juste à côté de l’ESBS, à l’IGBMC (Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire) où j’ai pu approfondir mes connaissances dans tout ce qui est développement du tissu cardiaque.
2. Qu’est-ce qui vous a poussé à enseigner et à mener vos projets de recherche à l’ESBS ?
Pendant tout mon parcours, j’ai toujours apprécié le contact humain et le contact avec les étudiants. Ce qui me plait le plus est de pouvoir partager mon expérience et les connaissances que j’ai pu acquérir tout au long de ma carrière. Ce qui est aussi très enrichissant, c’est le retour et le partage avec les étudiants, en particulier lorsqu’ils viennent en stage au sein du labo. En ce sens, le poste de Maître de conférences me paraissait idéal – j’ai donc postulé pour venir à l’ESBS. L’enseignement et la recherche au sein de l’ESBS, sur un tel campus me paraissait une opportunité à saisir pour pouvoir allier enseignement et recherche dans le domaine des biotechnologies !
3. Justement, en parlant de vos projets de recherche, quels sont-ils exactement et en quoi consistent-ils ?
Mon projet principal est de comprendre le lien entre développement du cerveau et épigénétique dans l’équipe de Michael Weber. En particulier, nous voulons modéliser des pathologies neurologiques qui sont causées par une mutation dans les enzymes jouant un rôle dans la méthylation de l’ADN, appelées DNMT. Les patients portant des mutations dans les DNMT ont en effet des problèmes neuro-développementaux et l’analyse moléculaire et cellulaire n’a pas encore été conduite à ce jour. Vous comprenez bien qu’il est très difficile d’étudier ces aspects directement sur l’homme, c’est pourquoi nous utilisons un modèle à la pointe de la technologie et novateur que sont les organoïdes cérébraux, ces petits organes qui représentent un cerveau.
4. Quels seraient vos objectifs ?
D’un point de vue technique, nous maitrisons la génération et culture de cellules humaines pluripotentes induites ou, en plus court, iPS ainsi que la culture d’organoïdes cérébraux issus de ces iPS jusqu’à plus de 200 jours de maturation. Nous avons récemment réussi à générer des lignées d’IPS mutantes pour une DNMT. Le but est maintenant de cultiver ces iPS dans le but de les différencier en organoïdes et pouvoir faire les analyses phénotypiques, moléculaires et cellulaires. Cela permettra de mieux comprendre le lien entre épigénétique et le développement du cerveau.
5. Quelles sont les prochaines étapes de vos recherches ?
Sur le plus long terme, nous souhaitons évidemment trouver des solutions thérapeutiques car aujourd’hui il n’y en a pas pour ces problèmes : on peut soulager le patient, mais pas le soigner à l’heure actuelle.
6. Si vous deviez être amené(e) à recruter des collaborateurs (stagiaires notamment) pour vous accompagner dans ce projet de recherche, quelles compétences rechercheriez-vous en priorité ?
Les stagiaires par exemple doivent être formés aux aspects techniques d’un projet de recherche. À l’ESBS notamment, les étudiants y sont très sensibilisés et formés. Nous recherchons avant tout des personnes qui ont des compétences en biologie cellulaire puisque ce projet de recherche y est totalement lié. Mais il faut aussi des compétences en biologie moléculaire notamment concernant l’analyse des cellules. En termes de qualités humaines, l’esprit d’équipe est indispensable : notre équipe est très soudée et nous partageons beaucoup de choses, il faut savoir s’entraider aussi. J’ajouterais que l’autonomie est aussi importante.
7. Un dernier mot pour les étudiants actuels et futurs de l’ESBS ?
Les étudiants de l’ESBS ont la chance d’entrer dans une école trinationale où la grande majorité des cours sont en anglais et où ils ont la possibilité d’aller dans différents pays dans le cadre de leurs études. Effectivement, ils ont la possibilité de suivre des formations en Allemagne ou en Suisse par exemple. De plus, les promos sont relativement petites ce qui permet un contact facile les uns avec les autres mais aussi avec les enseignants qui ont des spécialités différentes et, qui finalement les suivent individuellement. Selon moi, c’est un avantage certain pour nos étudiants et surtout un point fort de l’ESBS. Évidemment, les étudiants en parleront sûrement mieux que moi ! Enfin il y a une très bonne ambiance dans les promotions, ils savent faire la fête aussi et tout se passe bien, même en cours !
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