Research Corner : focus sur Olivier Cunrath, Chargé de recherche CNRS

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De la recherche à l'impact, découvrez le rôle fascinant des métaux dans la structuration des communautés microbiennes — nos microbiotes !

1. Vous en quelques mots ?

Je suis Olivier Cunrath, Chargé de recherche au CNRS, membre de l’équipe Métaux et Microorganismes co-dirigée par Isabelle Schalk et Gaëtan Mislin à l’Institut de Biotechnologie et Signalisation Cellulaire. Mes recherches portent sur le rôle fascinant des métaux dans la structuration des communautés microbiennes — nos microbiotes.

 

2. Quelle est la thématique de votre recherche ?

Nous savons que les microbiotes, comme ceux de l’intestin humain ou de la peau des animaux, sont essentiels à la santé car ils assurent une résistance à la colonisation — la capacité naturelle des microbes résidents à empêcher la croissance de pathogènes nuisibles. Mon travail vise à comprendre comment la disponibilité en métaux nutritifs, et plus particulièrement en sidérophores (petites molécules captant le fer), influence cet effet protecteur.

 

3. Que cherchez-vous exactement à mieux comprendre, résoudre ou développer dans le cadre de vos travaux de recherche ?

Pour cela, je développe deux modèles expérimentaux complémentaires :

  • Le microbiote intestinal humain, pour mieux comprendre comment les variations de nutriments peuvent faciliter ou empêcher les infections.
  • Le microbiote cutané des amphibiens, un modèle précieux pour étudier les interactions hôte-microbe en milieu naturel, surtout que beaucoup d’amphibiens sont menacés par des pathogènes fongiques émergents.

Nos résultats récents montrent que la disponibilité en nutriments et sidérophores peut fortement influencer la capacité des microbiotes à défendre leur hôte — parfois en renforçant cette protection, parfois en la diminuant.

 

4. Quel est l’impact potentiel ?

À l’avenir, ces recherches pourraient avoir un impact large. En médecine, elles pourraient inspirer de nouvelles approches pour renforcer nos défenses naturelles contre les infections, en soutenant des microbiotes sains plutôt qu’en s’appuyant uniquement sur les antibiotiques. En écologie et conservation, elles pourraient aider à protéger des espèces vulnérables, comme les amphibiens, en mobilisant leurs alliés microbiens contre des maladies dévastatrices. En faisant le lien entre microbiologie médicale et ecologie, mon objectif est de mieux comprendre comment les plus petits acteurs — métaux et microbes — façonnent la santé à travers les espèces et les écosystèmes.

Notre recherche est peut-être un peu « odorante » puisqu'elle porte sur le microbiote intestinal, mais c’est passionnant de voir comment ce qui sent parfois mauvais peut en réalité révéler tellement sur la santé et la protection.